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Campagne du Soldat Henri SERVAUD

44éme Régiment d'Infanterie





Henri SERVAUD est appelé à l'activité le 5 septembre 1914. Il arrive le dit jour au 44ème Régiment d'Infanterie. comme de 2ème classe, aux casernes de Giromagny à Belfort.



Dès le 4 août, le régiment entre en contact avec l'ennemi, une patrouille de cavalerie allemande est dispersée et mise en fuite par une fraction de la 3ème Compagnie.

Le 6, le mouvement en avant commence, la frontière est franchie, le 7 et le 8 août, le Régiment, avec toute la Division, fait son entrée dans Mulhouse. Le lendemain, il pousse jusqu'à l'Ile Napoléon et à Rixheim. Le 9, à la nuit, une violente contre-attaque ennemie, partie de la forêt de la Hart, soutenue par une puissante artillerie, oblige les troupes françaises à abandonner le terrain qu'elles avaient brillamment conquis.

Après quelques jours de repos, le 42ème reprend l'offensive. Le 19 août, il réussit, malgré une très vive résistance de l'ennemi, malgré les pertes sérieuses qui lui sont infligées, à occuper le village de Dornach, s'emparant d'une batterie de six pièces de 77, et capturant 200 prisonniers. Il entre pour la deuxième fois à Mulhouse.



La retriate du Nord - Combat de Proyat.


A la fin du mois d'août, le Régiment quitte l'Alsace et est transporté dans les environs d'Amiens. Dès lors il coopère avec la VIe Armée, à la manœuvre ayant pour but de retarder la marche des Armées Allemandes qui avaient envahi la France par la frontière belge et de l'arrêter sur des positions choisies à l'avance par le Généralissime. Il se bat notamment le 29 août à Proyart.



L'offensive de l'Aisne - Combats de Bouillancy, de Vic sur Aisne, d'Autrèches et de Vingré.


L'ennemi est arrêté et contraint à la retraite. Le Régiment prend alors part à l'offensive qu'ont rendue possible les victoires de l'Ourcq et de la Marne. Les 6 et 7 septembre, il se bat à Bouillancy où il subit de lourdes pertes. Le 12 il prend d'assaut le pont et le village de Vic-sur-Aisne et poursuit l'ennemi jusqu'à Saint-Cristophe et Sacy, le 14, il occupe Autrèches, le 20, il chasse les Allemands de Vingré, où il fait près de 200 prisonniers et délivre des éléments du 298ème qui y étaient cernés.



La guerre des tranchées.


Il livre encore, presque chaque jour, pendant plusieurs semaines et notamment le 12 novembre 1914, de durs combats sur le plate de Nouvron, prenant toujours l'offensive. Mais, malgré son acharnement, il échoue chaque fois devant les positions allemandes constituées par des tranchées invisibles, protégées par d'épais réseaux de fil de fer, et défendues par une nombreuse artillerie.



Tracy le Val.


A la fin de novembre 1914, le Régiment est relevé et mis en réserve d'Armée. Le 25 décembre, le 3ème bataillon du régiment reçoit l'ordre d'attaquer les tranchées allemandes du bois Saint-Mard (près de Tracy-le-Val). Il se porte brillamment en avant et atteint la tranchée qui lui avait été assignée comme objectif. Mais une contre-attaque très violente arrête son élan et l'oblige à se replier en lui infligeant de lourdes pertes.



Soissons.


Du 12 au 18 janvier 1915, le Régiment se bat au nord-est de Soissons. Une offensive tentée sur Crouy dans la nuit du 12 au 13 ne réussit pas. Par contre une attaque allemande partie de Crouy et dirigée sur le château de Saint-Paul est repoussée. Le Régiment organise complètement les défenses du secteur. Il est relevé le 19 et va cantonner à Saint-Pierre-Aigle, Montgobert et Valsery Au cours de son séjour dans ces villagesles cadres et les cadres et les hommes du Régiment ont été l'objet d'une citation à l'ordre des Armées.

De fin janvier à la fin mai 1915, le Régiment occupe le secteur de Vingré. Il aménage complètement les positions, travaillant jour et nuit dans des conditions souvent périlleuses.



Quennevières.


Le 6 juin, le Régiment prend part à une attaque victorieuse dirigée contre les positions allemandes dans la région de Quennevières. Du 6 au 15 juin 1915, il organise le secteur et repousse toutes les contreattaques ennemies. La 2ème Compagnie, mise le 14 juin à la disposition d'une Brigade voisine, violemment attaquée, a reconquis une portion de tranchée prise la veille par l'ennemi et a résisté à une violente contre-attaque.

Le 16, une nouvelle attaque de plus grande envergure a lieu dans la même région. A l'heure fixée, les troupes d'assaut constituées par deux Bataillons du 42ème sortent de la parallèle de départ, officiers en tête, et gagnent leurs objectifs, malgré le feu terrible qui les accueille et les brèches creusées dans leurs rangs. Malheureusement, à droite et à gauche, les attaques n'ont pas progressé. Le régiment est accablé par des feux de flanc et se voit obligé de se replier sur la ligne de départ, laissant sur le terrain de nombreux cadavres.

Au mois d'août 1915, le VIIe Corps d'Armée est placé en réserve de Groupe d'Armées.



Offensive en Champagne.


Au milieu du mois d'août, le Régiment est transporté en chemin de fer jusqu'à Saint-Hilaire-au-Temple (Marne) et travaille pendant un mois à l'organisation d'un secteur d'attaque, en vue de l'offensive générale projetée en Champagne.

Le 25 septembre, à 9 h.15, le Régiment ayant reçu comme mission d'atteindre, dans un élan brutal et irrésistible, les hauteurs qui dominent les rives sud de la Py, sort sans hésitation de la tranchée de départ. Pendant toute la journée les vagues progressent mal réorganiser.



Henri SERVAUD passe au 44ème Régiment d'Infanterie le 17 septembre 1915.



Le 16 août, la 14ème division est transportée en Champagne et prend position au nord de Jonchery-sur-Suippes. Cette région va devenir un secteur d'attaque et, pendant un mois, le 44ème travaille de jour et de nuit à l'organisation du terrain. L'attaque est fixée au 25 septembre. Le premier objectif du 44ème a un front de 500 mètres, il est constitué par un centre de résistance, solidement organisé, sur une ride des plateaux crayeux de Champagne. Trois et parfois quatre lignes de tranchées soutiennent immédiatement la défense avancée. La préparation d'artillerie a fait trois brèches reconnues dans les réseaux barbelés, sur la droite. Elle a été moins efficace sur la gauche.

A 9 h.15, le régiment, dans un ordre parfait, s'élance à l'assaut, mais les premières vagues du bataillon de gauche sont immédiatement fauchées par les rafales des mitrailleuses et les tirs de barrage. Obéissant encore à l’impulsion qui venait de leur être donnée par les chefs disparus, les unités progressent quand même, réussissent à entamer les réseaux, atteignent les lignes de soutien. Le bataillon de droite avance rapidement et enlève toute la position. Mais il doit stopper en raison de l'arrêt des éléments voisins et, jusqu'au soir, le combat se poursuit à la grenade et à la baïonnette. Le fortin et les flots de résistance sont réduits au cours de la nuit.

Le 26 septembre, à 5 heures c'est l'avance de quatre kilomètres au milieu des sapinières fortifiées et rapidement enlevées. A 10 heures, les patrouilles de tête se heurtent à la deuxième position. Les rénseignements de reconnaissance font ressortir la puissance des organisations ennemies : quarante mètres de réseaux de fil de fer intacts protègent à contre-pente les tranchées allemandes, quelques fortins hérissés de mitrailleuses flanquent la ligne.

Les éléments d'attaque, la plupart sous les ordres des sous-officiers, continuent la progression, enlèvent un centre de résistance et pénètrent dans la ligne ennemie sur plusieurs points. Pendant quatre jours, ils devaient y résister à toutes les contre-attaques.

Pendant ce temps, le 2ème bataillon, engagé le 26 septembre enlève entièrement la deuxième position sur un front de 700 mètres. Il s'y maintient en dépit des réactions de l'ennemi jusqu'au 29 septembre.

Au cours de cette attaque, le régiment a perdu son colonel et ses trois chefs de bataillon tués et quarante officiers tués ou blessés. Il a fait quatre cents prisonniers et s'est emparé de plusieurs batteries et d'un grand nombre de mitrailleuses.

Le 30 septembre, après un court repos, le 44ème remonte en ligne le 10 octobre 1915, au Bois-Raquette, secteur voisin de celui où il vient d'attaquer. Il l'organise défensivement jusqu'au 25 novembre, date à laquelle la division est mise au repos et à l'instruction dans la région de Saint-Dizier.





Henri SERVAUD décède lors du combat du 25 octobre 1915 au nord-ouest de Souain.